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Ne m'attends pas.
28 novembre 2008

Quand vient la nuit.

C'est une misérable cantatrice qui s'est cachée ce soir à l'arrière du bateau. Elle n'a pas grand chose d'autre que ses mains dans ses poches, elle les enduit de crème toutes les quarante-trois minutes. C'est une femme misérable dont un homme disait autrefois elle a les yeux d'une cantatrice, la femme en attendant s'est trouvée recroquevillée à l'arrière du bateau, elle ne sait pas chanter ce soir les marins indiscrets la regardent tanguer sur ces mains qui se cognent l'une à l'autre comme des notes de musique mal balayées.

Cette misère se lit dans ce qu'il reste de ses yeux c'était un choix, celui d'appartenir à des fantômes à cet homme qui la disait cantatrice parce qu'il ne la regardait pas vraiment. Il y a toujours le capitaine et ses minutes personnelles le capitaine n'a jamais réussi à décompter toute une minute une minute entière de perplexité, c'est un capitaine ce n'est pas un fantôme ce soir à l'arrière du bateau, il regarde. La fausse cantatrice se sait misérable et fragmentée, elle se sait obnubilée par les quarante-trois minutes suivantes et c'est sûrement l'explication du sourire affolé que parviennent parfois à dessiner ses lèvres.

Elle s'est cachée ce soir à l'arrière du premier bateau de la file et c'est pour ensevelir le silence qu'elle prend soin de ses mains détraquées, à l'abri d'une lumière qui meurt qui mourra sous peu, se dit-elle. Les marins lui murmurent enjôleurs de vieux récits abrupts et misérables eux aussi, les marins ne la regardent pas mais cette fois-ci elle le sait, la misérable cantatrice n'est qu'un personnage de plus sur un bateau qui ne fait que passer.

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